Commissaire de l’exposition : Sanna Moore

Les œuvres sculpturales de Renaud Auguste-Dormeuil capturent l’eau dans trois états de mouvement, un flux continu, un outil à la dissolution et un moment glacé. Son installation in-situ dans le jardin relie la Fondation par un tunnel imaginaire à son antipode dans l’océan Pacifique Sud.

Benoit Billotte a réalisé un dessin mural immense qui reprend la topographie des mouvements du vent à travers les océans et les mers du monde. Ses symboles graphiques simplifiés rappellent les flèches tourbillonnantes retraçant les mouvements du vent sur les cartes météo.

Gaëlle Callac utilise les pages titres de livres anciens et contemporains comme base de son travail dans « L’ABC de l’Eau » (une série de 27 gravures). Chaque page fait référence à l’eau d’une certaine façon en mots ou en images.

Les dessins mystiques de Cécile Carrière représentent les cycles de la vie. Les rivières coulent de la source en traversant des paysages de montagnes ou les rivières connectent des personnages les uns aux autres.

Pour son installation « Altstadt, » Elizaveta Konovalova dispose des cailloux collectés le long des rives de l’Elbe. La couleur intense de terre cuite donne un indice sur l’origine de ces pierres : les restes de briques rouges de maisons côtières détruites par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Lentement érodés au fil des ans, ces cailloux sont classés par taille : de la taille d’une paume de main aux fragments minuscules qui semblent presque disparaitre.

Jérémy Laffon réalise un projet audacieux avec un immense cube de glace rappelant la sculpture en acier de Tony Smith, « Die », des années 1960. Pourtant, le travail de Laffon n’a pas de permanence. Il conserve sa forme pour seulement quelques jours. Au cours de l’exposition, la glace fond et l’eau s’écoule le long des canalisations au sol pour enfin être recueillie dans des fûts en acier.

Gustavo Millon fait une forte critique sur la crise de l’eau qui sévit dans son pays natal, le Chili, depuis plus de neuf ans. Dans une série de photos prises au même endroit au cours de plusieurs mois, il capture chaque jour le ciel. La couleur du ciel reflète l’état de la sécheresse. Un beau ciel bleu signifie malheureusement qu’aucune pluie ne tombera encore aujourd’hui.

Depuis l’antiquité, les artistes se sont emparés de l’eau dans leur travail, tant pour ses effets positifs que néfastes, puisqu’elle est fondamentale dans la façon dont nous vivons nos vies. Comme sujet, elle offre aux artistes une abondance de possibilités à explorer. Cette exposition présente l’eau sous forme solide, liquide et comme un flux infini d’idées et d’interprétations.

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