Initié en 2011 dans une démarche philanthropique, le concours Talents Contemporains soutient la création contemporaine et des artistes de tous horizons géographiques, générationnels et aux pratiques diverses. Sur le thème de l’eau, envisagé de maintes façons, les artistes explorent les problématiques pouvant être environnementales, sociétales, plastiques, philosophique, anthropologiques et une quantité infinie de sujets. 6 à 8 lauréats sont récompensés chaque année.
Peu à peu une collection originale s’est dessinée, rassemblant vidéo, installation pérenne, peinture, dessin, sculpture, photographies, art numérique. Elle présente des moutons embarqués, des poissons sculptés, des larmes de cristal, des océans de mots… Les œuvres voyagent de Wattwiller à Lisbonne en passant par Epinal, Bordeaux ou Amsterdam, déployant les points de vue variés et une représentation du monde actuel.

Si les artistes peuvent nous accompagner dans des voyages infinis, inviter à l’introspection ou la dénonciation ils sont souvent préoccupés, et le questionnement sur la notion de trace pourrait bien être le trait d’union entre chacun des lauréats de la 7ème édition.

Arpenteur infatigable dans les extrémités des Pyrénées, Edouard Decam enregistre les architectures que l’homme laisse sur son passage, notamment des barrages à la structure fascinante. Cristina Escobar raconte la trajectoire d’hommes et de femmes réfugiés en Italie, ils tracent sur une carte de la Méditerranée leur voyage. Elle matérialise le chemin de chacun avec 40 objets de marbre, leurs Trophées. Au moyen d’une installation minimaliste, Sara Ferrer dénonce les conséquences de la pêche de masse et la surconsommation. Les excès provoqués par la modernité et l’industrialisation questionnent également Camille Michel. Ses photographies documentent les métamorphoses du Groënland et le quotidien des populations d’Uummannaq au nord-ouest du territoire. Avec Waterscape œuvre générative, Claire Malrieux fouille la notion d’anthropocène, l’impact de l’homme sur notre écosystème. Benjamin Rossi remonte encore plus loin dans l’histoire de l’humanité, son terrain d’étude est l’actuelle forêt de fontainebleau autrefois occupée par la mer Stampienne. L’artiste en tire une empreinte dont le négatif en verre soufflé évoque cette période. Le collectif Sandra & Ricardo inspiré par le passage de l’eau dans la vallée de Coa au Portugal, réputée pour ses gravures rupestres paléolithiques, crée un bassin de milliers de sac emplis d’eau, métaphore de la naissance de la civilisation. Le loup qui se reflète dans une mare chez Maël Nozahic est quant à lui le seul vestige vivant d’un monde figé.

Chacune des œuvres exposées porte la trace ambivalente de l’homme, et son action sur notre environnement, dans une forme de désespoir lyrique. La sélection des artistes est le reflet d’une interrogation plus globale sur les désastres écologiques omniprésents.

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