F1#1

Flora Sopa propose ici une installation de 10 peintures à huile aux grandes dimensions (1m x 1m), afin que le visiteur se sente réellement absorbé par l’observation de ces formes. Le papier utilisé est épais, souvent employé en gravure car il permet de mieux enregistrer la fluidité et la couleur. Par le biais d’un mélange de pigments et d’eau, la reproduction de la fréquence sonore est illustrée dans un large mouvement. La fluidité organique est le maitre-mot utilisé par l’artiste pour décrire son travail.

C’est l’architecture du Centre d’art de la Fondation elle-même qui a inspiré l’artiste pour la réalisation de F1F#1. Lors de sa participation à l’exposition Plongeons (2016), la jeune femme a ressenti une connexion particulière entre ses peintures et ce lieu où l’eau est omniprésente ; elle a alors voulu faire ressortir ses impressions par le biais d’une œuvre nouvelle. Le titre de l’œuvre renvoie aux deux fréquences/notes musicales utilisées dans la fabrication de la série de peintures, qui correspondent aux deux couleurs : bleu clair et vert doré.

Flora Sopa

Née en 1991 à Cluj-Napoca en Roumanie, Flora Sopa est attirée dès son plus jeune âge par l’art. Elle obtient son baccalauréat en art en 2010 avant d’intégrer la licence de peinture à l’Université d’Art et Design de Cluj-Napoca. Dans ce cadre elle passe un semestre à Rennes et  y découvre de nouvelles perspectives, notamment la peinture abstraite. De retour en Roumanie l’un de ses professeurs tente de la persuader de renoncer à l’abstraction, constatant que les artistes retournent tous au figuratif … Cette confrontation la convainc de finir ses études en France et son choix s’arrête sur la Haute Ecole des Arts du Rhin, à Mulhouse, intéressée par des méthodes et approches différentes. Aujourd’hui, Flora Sopa voyage d’un pays à l’autre et se nourrit des différents cultures et pensées. L’Alsace occupe une place unique pour l’artiste, car c’est ici qu’elle a réellement débuté sa carrière.

Les travaux de Flora Sopa s’articulent autour de la synesthésie, phénomène par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. C’est principalement sur la vue et l’ouïe que l’artiste se concentre, à la recherche de la corrélation entre son et couleur. Ses inspirations ? Vassily Kandinsky (1866-1944) et Ernst Chladni (1756-1827). Ce dernier a consacré sa vie à l’étude de la formation de motifs cymatiques : en faisant vibrer une plaque métallique recouverte de sable grâce à un archet de violon, il s’est aperçu que les grains forment des motifs à la surface. Flora Sopa retranscrit principalement ses recherches par le biais de la peinture à l’huile : les couleurs, affectées par les vibrations d’une fréquence donnée, forment des motifs.

Flora Sopa expérimente d’autres pratiques, en réalisant notamment des photogrammes, ou encore des installations qui stimulent les sens des visiteurs dans le but de leur faire vivre une expérience unique.

En 2016, Flora Sopa participe à l’exposition Plongeons au sein du Centre d’art contemporain de la Fondation François Schneider à Wattwiller avec sa série 24HZ, représentations visuelles de fréquences à peine audibles par des nuances de gris métallique. Au cours de la même année, elle présente également ses œuvres lors de l’exposition Papier 3.0 organisée par Le Séchoir à Mulhouse, ainsi que lors de l’exposition Très forte augmentation-Bureau du dessin, qui a lieu au Syndicat Potentiel à Strasbourg, en collaboration avec Artwork Delivery System.