Le travail artistique de la photographe Aurélie Scouarnec se concentre sur la lumière, les textures et les émotions. Sa série Feræ, réalisée entre 2020 et 2022, en est une illustration parfaite. Ces photographies, capturées dans des centres de soins pour la faune sauvage en Île-de-France, mettent en lumière la fragilité de la vie animale et les efforts humains pour la protéger et la préserver. Bien que l’Île-de-France soit une région très urbanisée, de nombreuses espèces sauvages y cohabitent, souvent difficilement.
Le projet, dont le nom signifie «animal sauvage» en latin, a été mené en collaboration avec l’École nationale vétérinaire d’Alfort (Enva), le Centre de soins, d’élevage, de réhabilitation de la faune sauvage (CSERFS) de Mandres-les-Roses et l’association des Rémiges noires à Chennevières-sur-Marne. Celui-ci nous plonge dans le quotidien de ces refuges où le temps semble suspendu et où les animaux sauvages blessés sont soignés en attendant de retrouver leur liberté. Le travail des vétérinaires, soigneurs et bénévoles est mis en avant, rythmé par des gestes méticuleux tel un rituel journalier : le soin, le nourrissage et le nettoyage. Au coeur de cette série, l’eau occupe aussi une place primordiale. Elle lave, hydrate et guérit, soulignant l’importance de ces gestes quotidiens qui symbolisent la purification, l’hydratation et la guérison de l’animal. Les photographies de l’artiste sont également caractérisées par une lumière délicate et des couleurs sourdes qui usent d’un jeu de révélations et de dissimulations. Les clichés, focalisés sur les textures, capturent les corps blessés soignés et ouvrent un espace de face-à-face avec l’altérité animale.