Wind Drift

Avec Wind Drift, le mur devient page, les continents s’effacent et seuls restent les courants marins devenant flux de flèches, perçant l’espace, volant telles des éclaboussures contrôlées sur la surface. Carte abstraite, dessin où les motifs sont méticuleusement encollés avec du sable, matière choisie pour son aspect volatile et son rapport à l’impermanence, Wind Drift évoque la fragilité d’un territoire, des éléments, et invite le spectateur à s’y perdre, inversant ainsi la fonction initiale d’une carte. Au-delà de son rôle de repère, elle était également liée au pouvoir, à la volonté de maitriser et annexer une région. Ici l’artiste brouille les cartes, puisqu’il la recompose au grès des projets, fait souvent le choix de matériaux non pérenne comme le sable, le sel, le charbon et remet en cause les données établies par les hommes. L’eau et le vent se diluent, ces mystérieux éléments sont impalpables et l’homme face à l’étendue de ces territoires est remis à son échelle minuscule.

Benoît Billotte

Benoît Billotte réfléchit aux questions scientifiques et territoriales dans une grande partie de son travail, à la présence sous-jacente de l’homme dans les espaces et compose ses œuvres avec une bonne dose de poésie. Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Metz (2006), il poursuit son cursus à la haute école d’art et de design de Genève (HEAD – 2008) avec un post-diplôme sur les nouveaux médias. Intéressé par le design, la fonctionnalité des objets, les matériaux et les questions de protocole, cela ne l’empêche pas d’affectionner particulièrement le dessin et la ligne, l’utilisation ancestrale de la main et du geste qui l’accompagne pour développer un corpus d’œuvres où la terre, la lune, les océans se confrontent aux villes et aux nœuds urbains du 21ème siècle. Benoît Billotte propose dans ses dessins, installations, objets, découpes et sculptures une navigation entre les siècles, les lieux et les formes.
Particulièrement intéressé par la cartographie, il collectionne même les mappemondes numériques et se questionne sur l’obsolescence des données scientifiques. Les flux, les statistiques, les datas sont transformées en signe, en lignes, en éléments visuels qui parfois et même souvent sont éphémères.